Quelques témoignages et anecdotes suite :
 
J’ai trouvé ces récits sur le forum des Anciens cols bleus.
 
La vie à bord n'a pas été plus difficile qu'ailleurs à cette époque, cela faisait partie de notre engagement. Il est vrai que l'agencement à bord d'un bâtiment d'aujourd'hui n'est nullement comparable. Cependant, on a survécu
Je continue les tribulations d'un jeune matelot de 17 ans. La vie à bord petit à petit s'organise, les journées sont très bien remplies. Un matin au rassemblement du poste de lavage, le second demande qui a déjà fait l'ordonnance,à tout hasard je lève la main, l'ayant déjà fait à Pont Réan, un autre fait de même. Militari nous nous retrouvons à l'arrière non sans avoir traversé de l'intérieur les nombreux postes et portes étanches.
Une vraie ville souterraine, je revois à peu près au milieu un atelier avec des tours d'ajusteurs, et autre qu'il m'est difficile d'énumérer.
A l'arrière se trouvent les postes des Officiers supérieurs,là où nous sommes affectés. Le second maître m'ouvre la porte d'une chambrée et me désigne ce que je dois faire, il me fait savoir que c'est le commandant de notre Cie, Capitaine de Frégate COHEN. Mon collègue est affecté un peu plus loin. Le carré est disons petit,mais agréable, un lit bas, un lavabo, des placards et un hublot, une épée pendue sur la paroi, ma fascination, inutile de dire qu'une fois seul je mis la casquette et l'épée au coté. Fort heureusement, on m'a jamais surpris, mon rôle était de faire le lit, plier le pyjama de faire du rangement, et de nettoyer le lavabo. Disons un petit travail cool. Durant ce travail, j'avais liberté de mouvement, je n'ai pratiquement pas vu notre Capitaine, une fois fini je regagnai l'avant en retraversant les différentes coursives. Mon travail devait être bien fait puisque je l'ai assuré pendant tout mon séjour à bord, on était habitué le matin de me voir passer.
Parlons un peu de la nourriture, alors là je peux affirmer que l'on mangé bien, menu varié, toutes les semaines, pratiquement on mangeait le lundi tel plat, le mardi un autre plat, par contre le vendredi on n'échappait pas à la pomme vapeur et poisson. De temps à autre nous étions quelques volontaires nommés d'office pour la corvée de pluches. Lorsque nous mangions des frites il y avait des yeux qui nous regardaient, vu l'épaisseur des épluchures faisaient le bonheur des cochons. Les cuisines se trouvant à hauteur de la coupée, chaque responsable de table s'y rendait avec la gamelle.
Avez-vous jamais vu les cuves à pinard du Richelieu, un spectacle, vides il fallait les nettoyer, par un trou d'homme on rentrait dedans, oh peu de temps car on se payait une biture rien qu'à respirer, ensuite une bonne douche était la bienvenue.
Sur le même registre la corvée de vivres, vous en voulez des victuailles ? Il y en avait,
je me souviens de ces meules de fromage grosses comme des roues de camion, il y eut des prélèvements. Une fois terminé, le traditionnel coup de rouge avec un beau quartier de viande cuite à point par les cuistots. Elle n’était pas belle la vie...........
La garde pour moi, était de me rendre à l'arrière en compagnie du second maitre, cette fois-ci du dehors, habillé de la tenue de sortie blanche, les guêtres d'un blanc immaculé je relevai le collègue. Ce dernier tenait une hallebarde (tiens voilà l’hallebardier) , j'apprenais ainsi que notre rôle consistait à présenter les honneurs à l'Amiral et aux Ofiiciers passant par la porte. Les tourelles de 152 me dominaient, et juste à ma hauteur, le hublot de l'office par lequel je pouvais voir de la belle vaisselle et des plats bien présentés à faire saliver. Je ne dis pas la tenue sélecte des commis. Le soleil étant l'apanage du midi, les 2 heures semblaient longues, parfois un commis compatissant me refilait un coup à boire. Il faut dire que la plage arrière était peu fréquentée, ceci nous permettait quelques libertés.
Le prochain épisode j'épiloguerais sur d'autres activités.
Merci à tous de m'avoir suivi. Mon clavier est en surchauffe, ainsi que mes doigts, je me rends donc au Bar en ayant une sainte pensée pour vous.
Cordiales amitiés à tous
 
 
 
 
 
 
De véritables bijoux, canons inégalables à leur époque et inégalés, avec un énorme avantage sur les calibres étrangers de 400 et même 600 mm, très précis et beaucoup plus rapides par le fait qu'il n'y avait pas besoin de revenir dans l'axe du navire pour les recharger ils pouvaient tirer par salves ou par rafale, les canonniers corrigez mes erreurs
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Je ne suis pas artilleur, mais je puis te dire quand même que les tourelles quadruples qui équipaient le Jean Bart et le Richelieu n'ont jamais été une réussite contrairement à tout ce qui a été dit. Au point d'ailleurs que cette disposition d'artillerie était définitivement proscrite des projets (qui n'ont jamais vu le jour) des cuirassés qui devaient succéder à ces deux bâtiments légendaires, mais très idéalisés.
En effet les canons étaient fragiles et souffraient énormément des vibrations durant les tirs, car pour des raisons de poids et d'encombrement dans la tourelle, ils étaient couplés. De plus, l’énorme écartement total entre les pièces extérieures faisait qu'il n'y avait aucun tube réellement dans l'axe du navire (contrairement à une tourelle triple) et était source d'un gros écart angulaire donc une dispersion énorme à l'arrivée entre les quatre projectiles. A l'époque il n'y avait pas de calculateurs électroniques pour corriger cette erreur, ce qui rendait le tir d'autant plus imprécis et dispersé que la distance augmentait. Ce n'est qu'en 1948 que sur le Jean Bart une méthode de tir dite décalée a été mise au point en faisant feu de la pièce 1 et 3 puis de la 2 et 4 pour plus de justesse dans les trajectoires. J'espère que ceux qui ont fait l'école de canonnage à cette époque pourront nous expliquer cela plus en détail et qu'ils me pardonneront ces remarques mentionnées dans des rapports de commandement archivés de ces magnifiques unités.
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C'est bien ça, le calibre des canons avant des BDL " Richelieu " et " Jean Bart " était de 380 mm. Il y avait deux tourelles quadruples qui "pesaient" 2.500 tonnes chacune, y compris la partie interne avec les mécanismes de montée des obus et des gargousses de poudre. Donc, la "charge des deux tourelles quadruples était de 5.000 tonnes. Je crois me souvenir que les tubes dépassaient de 14 m des tourelles.
Blindage partie av 430 mm, côtés 300 mm, plafond 170 à 195 mm, blindage fixe 300 mm, poids de la partie fixe 700 t poids de la partie mobile 2275 t, poids d'un canon nu 90 t, champ de battage 144 degrés à 216 degrés par l'avant.
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Il faut savoir qu'après le départ du coup, l'ensemble mobile, tube, culasse s'arrêtait à un mètre du servant de culasse qui avait un siège derrière celle-ci !!!
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Je ne voudrais pas dire d'âneries, mais il me semble que chaque tourelle de 380 mm ( de la soute à l'affût ) équivalait au poids d'un T47 ( 2500t ). L’obus valait le poids d'une voiture type " Versaille " qui était propulsée à plus de 40 km de distance.
On disait aussi que les deux petits canons sur les côtés des tourelles étaient prévus pour faire les avant-trous !!!!!
Mes souvenirs sont-ils bons ?
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C’est ce qui se disait , une tourelle complète de 380mm, c’était sensiblement 3000 tonnes en mouvement..........
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René03 a une excellente mémoire : le pont blindé supérieur du Richelieu avait une épaisseur comprise entre 150 et 170 mm. Le poids total de la protection ( blindage ) était de 16500 tonnes représentant 37 % du déplacement.
Les huit pièces de 380 avaient bien une portée d'environ 45 km et l'obus pesait 883 kg.
On peut voir à l'école navale une pièce ( et non la tourelle ) de 380 mm et il existe encore pas mal d'obus dans diverses unités de la marine en particulier au CIN de Saint-Mandrier ( à l'entrée à l'extérieur de la salle d'honneur ).
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Une tourelle de 380 est une machine gigantesque. La partie mobile, celle que l’on voit de l’extérieur pèse 2500 tonnes, autant qu’un contre-torpilleur ou que six petits torpilleurs de type Melpomène. Elle compte, c’est un détail mais significatif, 2300 graisseurs Técalémit.
Chacun de ses quatre canons de 18 m de long pèse 180 tonnes et bascule autour d’un tourillon. La partie fixe est une tour cuirassée qui plonge de 15 m jusqu’aux soutes, caves monstrueuses dans les casiers desquelles sont rangés, dans l’une les obus de 900 kg et 2 m de longueur, dans l’autre, les gargousses. Il faut quatre gargousses de 70 kg chacune pour un obus. Les appareils qui assurent et qui coordonnent les mouvements de l’ensemble sont à un étage intermédiaire. Le chargement des canons, l’écouvillonnage sont automatiques, le pointage est centralisé. Le directeur de tir, de son observatoire, dans la tour, au dessus de la passerelle de navigation, pointe ses pièces, pendant qu’au poste central toute une organisation mécanographique reproduit les déplacements des navires en présence.
Remarquons en passant que la marine française a été la première avec le Dunkerque et le Strasbourg, à adopter la tourelle quadruple pour les navires de ligne. C’est une bonne solution. Le tir de ces énormes pièces est rapide un peu plus d’une volée à la minute au lieu de tirer quatre coups de la même tourelle. On compose la volée de quatre par deux pièces de chaque tourelle, ce qui divise l’erreur pour le réglage de tir.
D’une façon générale, le canon de gros calibre du dernier modèle tirant à haute pression ( 3000 kg par cm² environ ) pour lancer des projectiles à une vitesse initiale de l’ordre de 800 mètres par seconde, à une vie balistique très courte. Voici un aperçu de la longévité des canons : 380 mm : 100 coups, 203 mm : 150 coups, 152 mm : 350 coups. La question de l’usure des bouches à feu puissantes est un difficile problème technique. On y remédie en munissant le canon d’une âme rayée amovible qui peut se changer aisément. C’est la chemise.
Passons au projectile.
L’efficacité du tir dépend de sa perfection. Le projectile de gros calibre doit être apte à perforer les murailles d’acier qui lui sont opposées. Le métal qui le constitue est comme pour les blindages en acier au nickel et chrome. Les expériences ont montré que pour avoir un effet maximum, contre les blindages, l’obus ne doit pas exploser instantanément au choc.
Quant aux poudres, elles sont en nitrocellulose.
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Je peux apporter quelques précisions.
J'ai été affecté à bord du BDL Jean Bart à deux occasions. La première durant trois mois d'école comme apprenti canonnier, la seconde comme membre d'équipage de la compagnie d'artillerie durant 12 mois.
Mon travail consistait à l'entretien de la tourelle numéro 2 de 380 mm et de son magasin. Je dois préciser que durant mon affectation les 380 mm ne faisaient plus de tir, mais étaient maintenus en état de service.
Au début, ce qui m'a le plus impressionné était le mécanisme de chargement. La manutention des obus depuis leurs berceaux jusqu'à la petite locomotive sur rails se faisait par gravite. La locomotive transportait ensuite l'obus à l'ascenseur qui le montait à la tourelle, l'équivalent de huit étages plus haut.
Pour propulser un obus à 45 kms, il fallait 4 gargousses de cordite de 64 kg chacune. Dans la tourelle, le chargement depuis les ascenseurs jusqu'aux culasses se faisait par pistons hydrauliques et pouvait être effectué à tous les angles de tir.
Encore plus impressionnant, à une époque où les ordinateurs n'existaient pas, étaient les calculateurs mécaniques de fabrication Suisse. Ils calculaient les données de tir.
Les 380 mm étaient les canons les plus précis du monde à leur époque. Ils pouvaient placer un projectile de près de 900 kg a 45 kms dans un rayon d'un mètre de la cible désignée. Ils  l'ont fait parait-il durant la crise de Suez.
Il y avait aussi un mécanisme manuel de pointage et de direction en cas de panne des groupes Sulzer. J'ai eu l'occasion de le manoeuvrer. Ce mécanisme avait de gigantesque manivelles. Pour la manivelle de direction, il fallait 16 hommes ( 8 de chaque côté ) qui devaient faire 18 tours de manivelle pour mouvoir la tourelle d'un seul degré.
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Je pense que notre ami ancien boum a apporté les précisons nécessaires sur l'utilité des ces canons latéraux....
Il me semble aussi, ( je ne pense pas que ceci ait déjà été évoqué ), tu pourras sans doute nous le confirmer, qu'à l'époque, les 380 mm des Richelieu et Jean Bart étaient les seuls " gros calibres " à pouvoir être rechargés dans n'importe quel site ou azimut de la tourelle, alors que les équivalents étrangers devaient revenir dans l'axe et à l’horizontale pour cette manipulation. Cela entraînait une importante perte de temps, et rendait ces étrangers, même les américains, parait-il, très curieux de notre technique.
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C'est exact les 380 mm étaient les seuls gros calibres capables de recharger à n'importe quel angle de direction et d'élévation. Le mécanisme de chargement était impressionnant. Et, en effet, les américains étaient en admiration, car leurs 16 pouces devaient revenir en position neutre pour recharger.
Il me semble également que ces canons servaient à régler le tir des 380 en cas d'avarie des télémètres...
il me semble que c'est valable sur certains chars avec les mitrailleuses coaxiales qui se trouvent sur les tourelles qui permettent de régler le tir visuellement en cas de panne du matériel de visée.
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Non, je n'ai pas fait de tir réel avec les 380, seulement des exercices.
Il ne restait a bord qu'un seul canonnier qui avait fait des tirs de 380 mm durant la campagne de Suez. Il nous a raconté que lors d'un tir à angle obtus l'onde de choc d'un 380 mm a fait sortir de son socle la tourelle de 57 tribord n°1. Les 4 servants du 57 sont restés sourds pendant longtemps. L'un d'eux l’est resté définitivement.
A mon époque (1959-1960), le Jean Bart servait d'école aux canonniers et aux électriciens d'armes, ainsi qu'aux officiers d'artillerie.
Le rôle de l'équipage permanent se limitait à l'entretien du matériel. De nombreuses tourelles d'artillerie étaient cocooned.
La compagnie d'artillerie s'occupait a maintenir le bon fonctionnement des tourelles et magasins qui n'étaient pas cocooned, tels que la tourelle n°2 de 380, la tourelle n°1 de 152, la tourelle tribord n°2 de 57, et quelques autres dont je ne me souviens plus.
Nous devions en outre faire des exercices de chargement (croyez-le ou non, avec des obus en bois) pour vérifier que tout le mécanisme fonctionnait.
Pointage de la tourelle, dont on profitait pour repeindre les tubes en s'asseyant à cheval sur eux. Il fallait garder son équilibre à cette occasion et ne pas avoir trop le vertige, moi je l'avais, mais je ne suis jamais tombé.
Le pointage de la tourelle s'effectuait alors que les choufs faisaient leur entretien et exercice en démarrant les groupes générateurs Sulzer qui alimentaient les 380 mm indépendamment du reste du navire. Nous devions aussi manoeuvrer la tourelle manuellement de temps en temps ( voir mon post quelques pages auparavant ).
Nous devions aussi faire l'entretien du magasin qui ressemblait plutôt à une usine. Ce travail consistait à manoeuvrer les glissières d'obus, et manoeuvrer la petite locomotive sur rail qui achemine les obus à l'ascenseur et, bien sûr, manoeuvrer l'ascenseur lui-même.
Nous devions également vérifier l'état des gargousses de propulsion dans leur magasin séparé.
 
Quelques témoignages et anecdotes :
 
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Une petite anecdote qui démontre la taille et complexité du BDL Jean Bart.
 
La compagnie d’artillerie était aussi la compagnie de pompiers de bord. Nous avions donc tous les plans du navire à notre disposition - un petit détail que personne à bord ne semblait avoir pris en compte, y compris l’état-major.
 
Nous avions appris d’un matelot, Boum, débarqué depuis, qu’il y avait deux puissants périscopes dans le blockhaus de combat de l’amiral situé dans la tour avant du Jean Bart, a l’étage au dessous de la chambre de barre.
 
Le bâtiment faisant face a la terre, l’un des nôtres nous fit remarquer qu’a l’aide de ces périscopes nous devrions pouvoir observer les balcons des blocs d’appartements en face de nous, sur lesquels des filles prenaient des bains de soleil. Nous savions que les télémètristes faisaient déjà ça avec leurs instruments, mais n’invitaient personne.
 
Cependant, il y avait un problème : le blockhaus était verrouillé. Seul le bidel en avait la clé et nous doutions qu’il soit disposé à nous la confier.
 
Une consultation intensive des plans nous fit découvrir que le blockhaus de l’amiral était doté d’un puits d’évasion en cas d’abordage.
 
Plans en main, nous nous mîmes à la recherche du panneau d’accès au puits d’évasion, qui selon les plans était situé dans l’un des compartiments de soute les plus profonds du bâtiment.
 
Les marges du panneau étaient astucieusement dissimulées par de nombreuses séries de câbles électriques et de tuyaux qui courraient en long et en travers du plafond, comme dans tous les autres compartiments d’ailleurs, et il nous fallut plusieurs jours pour le dénicher. L’ouverture du panneau révéla un puits vertical d’une dizaine d’étages de hauteur et pourvu d’une échelle.
 
Durant nos subséquentes et fréquentes visites au blockhaus par relai d’une demi-douzaine de canonniers à la fois nous nous sommes par la suite rincé les yeux sur des beautés, dont certaines étaient munies de gros et magnifiques... euh… poumons.
 
Catastrophe faillit bien s’ensuivre, lorsqu’un jour un gradé a la coupée remarqua les périscopes en train de manoeuvrer. Il pris une heure aux autorités du bord pour établir qui possédait la clé du blockhaus, et pour le bidel de trouver cette clé et de grimper avec ses associés dans la tour ( ils n’ont même pas pris l’ascenseur, car il y en avait un) et déverrouiller la porte externe du blockhaus.
 
Nous, à l’intérieur, ne savions rien de tout cela jusqu’à ce que la porte commença a s’ouvrir. Je dis “commença ”, car la porte blindée de 30 cm d’épaisseur pivotait sur ses gonds a l’aide d’ une simple manivelle et prit plus de dix minutes à s’ouvrir suffisamment pour permettre le passage d’un homme.
 
Lorsque le bidel est finalement entré, il trouva le blockhaus inoccupé et n’avait aucune idée de comment quelqu’un aurait pu en sortir. L’accès au panneau du puits d’évasion était situé sous les tôles du plancher du blockhaus et était aussi bien dissimulé que le panneau d’accès au bas du puits.
 
Ils ont cru d’abord que le gradé qui avait signalé notre présence là-haut s’était trompé. Mais grâce au témoignage de mégots de cigarettes et de bouteilles de bière vides, ils durent se rendre à l’évidence qu’effectivement quelqu’un visitait ce lieu régulièrement.
 
Ils ont, parait-il, cherché ce qu’ils croyaient être une porte secrète dans les parois du blockhaus et, bien sûr, n’en ont pas trouvé. Le bidel ni personne d’autre n’a jamais découvert le puits, et aucune de nos équipes ne s’est fait surprendre.
 
J’en profite pour saluer tous ceux encore en vie qui ont « fait le quart ” aux périscopes du blockhaus du Jean Bart.
 
 
 
 
Du même tonneau :
Lors d'une revue navale à Toulon, nos jumelles de veille étant sans arrêt sollicitées par les gradés pour regarder les filles entièrement dénudées sur les voiliers de plaisance, nous avions enduit le bord des jumelles de cirage.
Tous les anciens se faisaient charrier dans les coursives une fois l'affaire éventée.
« On regardait les filles, major ". Réponse immuable " ce n'est plus de mon âge ". Mais dès qu'ils s'aperçurent dans un miroir l'état de leurs visages, on ne les vit plus à l'extérieur.
 
Sur les 2 PA on faisait pareil, mais avec les périscopes de la passerelle, il y avait du monde qui se servait des deux  systèmes, et souvent on croisait aussi des officiers supérieurs " visitant " ainsi la ville de Toulon.
 
 
 
 
 
J'ai embarqué quelques jours à bord du BDL “ Richelieu “ en 1955 avec mes condisciples alors que j'étais à l'école de Maistrance, pour étudier les chaufferies (chaudières " Sural “ ) et les machines et pour nous familiariser avec le quart. Je me souviens que nous nous " paumions " dans les coursives. Nous sommes allés jusque sur les côtes de la Corse puis retour à Toulon.
J'avais été défavorablement impressionné par les poulaines qui manquaient "d'intimité ". Mais par contre, j'avais été subjugué par les deux tourelles quadruples de 380 mm qui représentaient 2500 tonnes chacune et qui devaient basculer à la mer au-delà de 45° de gîte ( disait-on ) si je me souviens bien et par l'épaisseur du pont blindé.
En 1956, si mes souvenirs sont bons, le “ Richelieu “ est remonté à Brest et a été remplacé à Toulon par le " Jean Bart ".
 
Qui a eu l'occasion de voir les : latrines, les bouteilles, les poulaines bref les toilettes de ces gros bateaux ?
 
Il serait plus facile de l'expliquer avec une photo, mais je pense que pas beaucoup de monde c'est amusé à prendre ce genre d'endroit.
C'étaient des grandes pièces, ou l'on pouvait “ pousser “ au moins à 50 en même temps.
Bien sur pas de porte, seulement des mini-cloisons entre deux w.c. style Turc. Il arrivait qu'on lise le journal à deux en même temps.
 
Autre souvenir marquant,les poulaines,en arc de cercle, multiplaces, à la turque, ouvertes à tout vent, l'équipage coté intérieur, on se voyait, c'était convivial, les EOR eux, squattaient le côté extérieur, plus discret, mais solitaire. La chasse était branchée sur le collecteur d'incendie, et le sport des gabiers était à l'aide d'un bout de fil à voile par dessus la cloison de déclencher cette chasse quand un EOR " consommait " derrière. Ce n’était pas très malin, mais comme on dit à Brest " quel plaisir on avait  " !
On pourrait en parler pendant des heures.
 
Popeye, la lecture était elle obligatoire dans ces moments-là ?
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Salut Marco je dirai pas obligatoire, mais conseillée surtout pour “ après “.
Cela me rappelle mes commandes de papiers toilette quand j'étais embarqué ou le BO indiquait les quantités à commander. Deux feuilles 1/2 par personne et par jour, facile ensuite de remplir son billet modèle 39 ( pour ceux qui s'en rappellent ). Il suffisait de multiplier le nombre de personnes par le nombre de jours. Elémentaire mon cher Watson.
 
Merci Popeye de rendra à César : je veux dire à Jaques 26.
En effet le monsieur qui lit la Marseillaise , à l'extrême droite, c'est bien moi !
Il faut dire que les latrines (sur laquelle nous sommes assis ) est un demi-tube dans lequel, circule de l'eau en permanence !
Pas d'odeurs, pas de bruit, que du bonheur ! vive = l’Arromanches.
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Mon passage à bord du Richelieu a eu lieu en 62/63, durant le cours de QM bosco. Nous étions logés dans E 110 ( sous la coursive ) à coté du poste des SM instructeurs ...
Pour ce qui est des " sanitaires " nous avions conclu un accord avec eux : n'étant que 28, nous utilisions les leurs qui étaient à l'aplomb de l'échelle d'accès au poste ... en compensation de l'entretien de leur propreté ... IAyant ce qu'il fallait " à portée de main ", il ne nous était plus obligatoire de courir au blockauss avant ...
 
Le 7 octobre 2007
 
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Mise à jour : le 27 décembre 2007 22:31
Test du menu
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Le vrai “ Richelieu “,
-
des images et des chiffres, suite...
Photos en mer du Richelieu et de son presque jumeau le Jean Bart. ▲ La poupe du Richelieu. ▲
Il y avait trois ancres à l’avant et une à l’arrière. Celles à l’avant pèsent chacune 10,37 tonnes, celle à l’arrière 3,47 tonnes. Le diamètre du rond d’acier d’une maille de la chaîne est de 88 mm. Il y avait au total  300 m de chaîne. Les moteurs s’arrêtaient pour un effort supérieur à 75 tonnes. En secours, le barbotin était entraîné par 22 barres à bras. Les magnifiques tapes de bouche à feu en cuivre du Jean Bart. ▲ Le président René Coty en visite à bord du Richelieu. ▼ Pose photo sur le pont. ▼ Cartes de marin du Richelieu. ▼ Ils sont vraiment impressionnants ces canons de 380 mm. ▲
Suite page4Richelieupage3.phpshapeimage_13_link_0
▲  Le Richelieu à la parade.  ▼ Les tapes de bouche à feu ne sont pas les mêmes sur cette vue. ▲ La vie des hommes à bord du Richelieu. Le repos. ▼ La vie des hommes à bord du Richelieu. La chaufferie. ▼ Le Richelieu en Corse dans les années 60. Il sert de navire école à cette époque. ▼ Une des rares photos où l’on peut voir un des quatre hydravions “ Loire 130 M “ embarqués. ▼ Marins à leur poste de combat. ▼ Peinture représentant le Richelieu à ville allure. ▼ Photo du pont avant prise de la première tour. ▼ Le Richelieu au radoub. ▼ Causette aux pieds des 380 mm. ▼ Causette aux pieds des 380 mm. ▲ Le Richelieu au repos au port. ▲
 
 
 
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